dimanche 1 décembre 2013

Grandir, s'épanouir...

Il y a un mois tout pile, j'écrivais cet article plein de culpabilité, de doutes, le coeur plein de larmes. Je me disais que JAMAIS je n'arriverais à laisser mon fils, une minute, une heure, une journée. J'avais une angoisse monumentale, je peinais à respirer, j'avais peur. 

Aujourd'hui, un mois plus tard, je mesure le chemin parcouru. 

Notre quotidien est plus serein. Brugnon a un rythme, il fait des siestes, des nuits complètes, il arrive même à se rendormir seul la nuit (bon, pas toujours, mais parfois).

Ce dernier we, j'ai laissé Brugnon à mes parents, 2 jours. 1 nuits. La première fois depuis 5 mois et demi. La première fois de toute sa vie.

Je m'accrochais à cette sortie comme une bouée. Un concert de Tri Yann, loin de la maison. Une joie, une contrainte, que je voulais absolument maintenir pour m'obliger à couper le cordon, à me séparer un peu de mon mignon. Une séparation sur ma décision, pas parce que j'y suis obligée et pour faire un truc sympa, pas pour aller bosser. 

Et même si la séparation fut difficile, je n'ai finalement pas eu l'esprit tourné vers mon fils en permanence. Je n'ai pas été stressée. J'ai passé plusieurs coups de fil, bien sûr, et j'ai eu le coeur bondissant quand j'ai entendu ses petits miaulements au téléphone. J'ai pensé à lui, beaucoup, et j'ai pleuré quand l'un des leader de Tri Yann a entonné la berceuse que je lui chante avant de dormir.



Mais j'ai aussi passé une excellente soirée, j'ai rit, j'ai sauté partout, j'ai crié, j'ai écouté de la musique à fond. J'ai passé une bonne nuit - courte mais bonne - sans avoir l'oreille aux aguets.

Je sais que je vais être crevée à la reprise du boulot. Je sais que je ne pourrais pas mener de front 4h de trajet, 1 journée de travail et 1 bébé pendant longtemps. Que je ne tiendrais pas. Et que je ne veux pas ça pour mon fils.

Mais j'ai moins peur, je suis prête. 

Prête à laisser mon fils grandir et s'épanouir sans l'avoir constamment sous les yeux. Prête à le laisser vivre comme un être à part entière, et non uniquement comme le prolongement de moi même, un morceau de moi qu'on ne pouvait m'enlever. Prête à revivre un peu pour moi aussi, pour retrouver un peu de celle qui était là avant d'être maman, celle que j'étais il y a 1 an à peine.

Comme quand j'ai senti le moment où il pouvait quitter mon lit pour regagner le sien, où nous avons été prêts à nous quitter pour la nuit, je sens aujourd'hui le moment où nous pouvons nous quitter le jour.  Sans cris, sans larmes (en tous cas pour lui), tranquillement, sereinement (ou presque).

Et je mesure ma chance. La chance d'avoir pu me laisser le temps de faire ce chemin. Le temps que mon fils grandisse, et passe du tout petit bébé fragile qu'il était à 2 mois au petit garçon en devenir de presque 6 mois qu'il est aujourd'hui.

Bien sûr ça sera difficile, bien sûr j'aurais les larmes aux yeux, l'esprit et le coeur tournés vers lui.

Mais on va le faire. 

Mon fils grandit.

Et moi aussi.




1 commentaire:

Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !