mercredi 5 février 2014

L'affaire Seznec

J'avais déjà parlé de cette affaire sur feu-mon-ancien-blog, et j'en reparle ici, parce que c'est une affaire qui me passionne, une affaire qui me tient à cœur, et parce qu'on fête cette année les 60 ans du décès de Guillaume Seznec, et les 91 ans de l'affaire en elle-même.

Petit synopsis de l'histoire : en 1923 Guillaume Seznec (maître de scierie) et Pierre Quémeneur (conseiller général) partent pour Paris à bord d'une cadillac en piteux état qu'ils doivent vendre là bas. En cours de route, Quémeneur disparait et ne sera jamais retrouvé. Seznec rentre à Morlaix sans avoir atteint Paris car la cadillac est en trop mauvais état pour être vendue. La famille de Quémeneur recevra un télégramme du Havre où Quémeneur indique partir aux Amériques. On retrouvera en gare du Havre des documents concernant la vente d'une propriété de Quémeneur à Seznec qui s'avèrera être des faux (ou pas) et une machine à écrire qui aurait servit à taper ces faux. 

Seznec sera arrêté pour meurtre et faux en écriture et condamné au bagne à perpétuité

Au cours de ces années de bagne, on lui proposera une grâce présidentielle qu'il refusera : « Il n’y a que les coupables qui puissent demander pardon, moi je n’ai commis aucun mal, je ne dois et je ne peux que demander la justice. ». 

Après 23 ans de bagne il est libéré et rapatrié en 1947.

En 1954 il est percuté par une camionnette qui prendra la fuite et décèdera quelques jours plus tard. 

J'ai connu cette affaire par le biais de Tri Yann (bien sûr) qui y a consacré une partie de son album "Portrait".. Mais je reste objective. Je ne souhaite pas clamer son innocence farouchement. Je ne dirais pas que Seznec était parfaitement blanc, il a commis des fautes dans sa vie. Mais j'ai l'intime conviction que ça n'était pas un meurtrier. Et à mon sens il aurait, au vue des faits, dû bénéficier d'un acquittement au bénéfice du doute

Depuis longtemps, je rêve qu'un jour on trouve un élément - un papier, un document officiel, n'importe quoi - au fond d'un bureau poussiéreux chez un antiquaire, qui permettrait de dénouer l'affaire une bonne fois pour toute. Je pense que la justice s'est trompée et qu'elle refuse de le reconnaître. Et même si 90 ans après il n'y a plus aucune chance qu'on mette cette affaire au clair, il ne faut néanmoins pas l'oublier, en mémoire de Guillaume. 

Je t'invite à voir l'excellente pièce de théâtre de Robert Hossein (qui doit sûrement exister quelque part sur le net) qui reproduit le procès tel quel en se basant sur les compte-rendus et qui se termine toujours par un vote du public.. et dans 90% des cas par un acquittement...

Je me souviens d'un passage qui m'a profondément marqué. Qu'on cherche à ce point à remettre en cause le témoignage de François Le Her qui affirme avoir rencontré Quémeneur à Paris, dans un autobus dont il était contrôleur. Il l'a reconnu car ils se connaissaient depuis longtemps et ils ont échangé quelques mots en breton. Il y a même eu une histoire sur une passagère qui les avait pris pour des allemands. Et pourtant on a soutenu que M. Le Her avait du croiser un sosie. Un sosie qui le reconnait et qui lui parle en breton en plein Paris...

Je t'invite également à découvrir le site de Denis Langlois, ancien avocat de la famille et qui a consacré une bonne partie de sa vie à l'affaire.J'ai trouvé le site extrêmement bien documenté, très objectif. J'ai tout lu, j'ai été frappée par la culpabilité apparente... et néanmoins, le doute est réapparu et ma conviction est restée à la même.

Et je t'invite bien sûr à écouter les titres consacrés à Seznec sur l'excellent album Portrait de Tri Yann

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !