lundi 31 mars 2014

Ce généraliste qui a changé ma vie.

Bon en vrai, il est pas aussi beau, hein

Brugnon a toujours eu un appétit d'ogre. Il peinait à tenir 2h30 entre chaque biberon et, avec l'accord de la PMI, j'augmentais régulièrement les doses, lorsque mon fils continuait à téter une fois le biberon vide et se mettait à râler. 

En août Brugnon avait commencé à avoir des coliques. Il avait 1 mois et demi Normal, donc. Sauf que quand j'ai dit à l'hôpital qu'il prenait 180 ml, on m'a fait des yeux ronds, on m'a limite traitée de mauvaise mère, et on m'a dit de revenir à 150 ml, que même ça c'était trop et qu'il ne fallait pas s'étonner si mon fils avait des coliques (que c'était ma faute, donc). Ce fut très difficile de gérer avec un bébé qui avait tout le temps faim, et qui continuait néanmoins à avoir des coliques.

A la visite des 3 mois, on m'a dit de continuer à 150 ml. Trouvant mon fils vraiment affamé, je suis passée à 180 ml 5 jours plus tard, timidement, en culpabilisant. Brugnon avait perdu 200g. Pour la première fois de sa vie, mon fils avait perdu du poids. ça m'a fait un choc. Là, pour le coup, je me suis sentie une mauvaise mère. Comment MOI j'avais pu laisser mon fils avoir faim ? 

 

Comment avais-je pu faire passer les théories d'un pédiatre avant la santé de mon fils ?


Me jurant que ça n'arriverait plus, j'ai continué à augmenter les doses selon mon instinct et ce que je pensais être bon pour mon fils, en faisant fi de ce qui était prescrit sur les boites de lait.

Vers 4 mois, la pédiatre m'a conseillé de commencer la diversification, et à la visite des 6 mois je me suis fait enguirlander comme du poisson pourri parce qu'il prenait encore 5 repas par jour (souviens, toi j'en parlais ).

Et après le miracle s'est produit. 

Après, je suis passée de la pédiatre à un généraliste


Le bon médecin de campagne, cool, tranquille, pas culpabilisant pour deux sous. 

Le médecin de campagne qui m'a dit "sacré gaillard dis donc !" en voyant Brugnon pour la première fois. Et qui s'est déplacé de son bureau vers la table où je rhabillais Brugnon parce que j'avais demandé d'une petite voix si mon fils n'était pas trop gros

En me mettant ses courbes sous le nez, il m'a dit "Il est très haut, mais franchement madame, des courbes aussi harmonieuses, ça mériterait d'être encadré !"


Il ne m'a pas jugé parce que Brugnon prenait encore 5 repas par jour à 9 mois. Il ne m'a pas jugé parce que j'étais passé à 250 ml + céréales le soir alors que ce sont les doses conseillées à 12 mois.Il m'a dit que ça allait avec sa carrure et que je pouvais même tenter un petit yaourt le soir, pour éviter les fringales nocturnes (et les réveils à 4h du matin).

Il m'a reçu 2 fois de suite en 48h sans rechigner le mois dernier parce que Brugnon a fait une rhino et qu'après 48h, JE sentais que son état ne s'améliorait pas (et j'ai eu raison, parce que ça s'est transformé en otite purulente mais que, prise tôt, elle a été vite soignée). Il a appelé la pharmacie d'à côté qui fermait pour leur dire de m'attendre. Parce qu'à la campagne, trouver la pharmacie de garde ça veut souvent dire faire des kilomètres et qu'il ne voulait pas m'infliger ça "avec un bébé tout plein de fièvre, le pauvre". 

Je n'ose jamais me plaindre de fatigue, parce que je sais que les médecins de campagne font des journées incroyables. Mais il a toujours un mot compatissant : "une rhino, c'est des douleurs nocturnes, vous allez sûrement avoir des nuits pourries pendant quelques jours, soyez courageuse" (et c'était vrai hein, une semaine de nuits bien pourries).

C'est une oreille attentive
 
Il prend les choses comme elles viennent et mon fils tel qu'il est. 

Il ne dit pas que mon fils devrait faire ceci ou devrait manger cela. Il dit qu'il fait bien comme il veut, et que tant qu'il grandit harmonieusement et qu'il est éveillé comme aujourd'hui, c'est que tout va bien. 

Avec lui, j'apprends à ne plus appréhender les visites. A ne plus craindre les critiques. A me faire confiance. 


Parce que la théorie, c'est bien beau, mais tous les enfants sont différents, on nous le répète assez comme ça ! 

Et c'est aussi pour ça que je veux un deuxième enfant. Parce que je sais que je prendrai moins en compte ce que me diront les pédiatres. Je serai moins perdue entre les discours totalement différents que je pourrais entendre à la maternité. Je serai plus sereine. Je ferai les choses à ma manière, sans prendre en compte les théories, sans me demander sans arrêt si je fais bien. Et sans ce stress permanent, ces doutes, cette culpabilité, je savourerai davantage ma maternité. 

La Prune

4 commentaires:

  1. j'habite également à la campagne et les médecins de campagne sont vraiment gentil et compréhensifs. Le médecin de doudou m'a toujours rassuré sur mes doutes.

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    1. c'est pour ça qu'hélas il y en a de moins en moins !

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  2. C'est tellement important l'écoute de son médecin! je crois que tu as trouvé la perle rare qui ne culpabilise pas les parents!! Garde le longtemps :)

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    1. j'y compte bien ! j'ai eu du mal à l'avoir, il ne prend pas de nouveau patient normalement !

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Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !