lundi 12 mai 2014

La fille qui aimait faire la vaisselle.

J'aime pas faire la vaisselle. Personne n'aime ça, ou presque. C'est pour ça que Dieu a inventé le Lave-vaisselle.

Et puis, quand je suis revenue au boulot (après 8 mois), faire la vaisselle était la seule chose qui me semblait familière. Comme un souvenir de ma vie de maman au foyer. Ça me rappelait les nettoyages de biberons.

Remplir d'eau et de liquide vaisselle, secouer, frotter avec l'écouvillon, rincer, mettre sur l'arbre à biberon. Et avoir les mains qui sentent le liquide vaisselle.

J'ai appris à choisir le liquide vaisselle comme on choisit un shampoing. Quand on fait la vaisselle 8 fois par jour, l'odeur clémentine-chimique du liquide premier prix et les mains qui grattent, on évite.

Au fil des mois on a rangé, entassé, emmagasiné. Les biberons de 160 puis les 260 ml. Les MAM anti-coliques, les Avent, les Dodie, les Tommee Tippee. Les tétines 1, 2 ou 3. Mes placards débordent de biberons. Certains ont beaucoup servit, d'autres pas du tout. 

J'ai du renoncer - bien malgré moi - au biberon câlin du soir au profit de purées plus consistantes (mes nuits me remercient).

Et puis Brugnon a décidé de repousser de lui-même tous les biberons qu'on aurait plus lui proposer en journée. Il ne veut que du solide.

Désormais ne subsiste qu'un seul biberon, un rescapé de sa vie de bébé. Le biberon du matin-câlin, quand on n'est pas bien réveillés, qu'on se colle l'un contre l'autre, et que je sniffe subrepticement ses cheveux parfum Mustela.

Mon fils va avoir 11 mois. Il grandit. Il m'a montré que j'avais raison. Que ce n'est pas la peine de le priver de quelque chose du jour au lendemain, qu'il sera bien capable de s'en passer de lui même quand le moment sera venu.

Et comme d'habitude, mon fils était prêt bien avant que je ne le sois.

Le biberon câlin du matin, je le savoure, j'en profite, je sais qu'il ne sera pas toujours là. C'est celui qui m'aide si bien à commencer la journée, mieux que toutes les tasses à café du monde. C'est mon petit dernier plaisir de bébé.

Remplir, secouer, frotter, rincer. Et avoir les mains qui sentent le liquide vaisselle.

La maternité ça mène à tout.

Même à regretter de ne plus faire la vaisselle.



2 commentaires:

  1. Ca me fait sourire de nostalgie... La mienne à bientôt 3 ans et le biberon du matin est toujours là, mais à "l'indépendante", de son côté du canapé... Même au réveil c'est une grande! Bizarrement, on fait tout pour que nos enfants soient indépendants, à nos dépends affectifs... du coup on retourne faire la vaisselle mais de la veille :)

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    1. C'est notre boulot aussi, les élever pour qu'ils quittent le nid... même si ça picote ^^

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Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !