mardi 11 novembre 2014

Mon bébé

Quand on me dit que j'ai un beau bébé, je reprend toujours. Tu n'es plus un bébé, tu es un petit garçon. Tu marches, tu commence à parler, tu pèse 13 kilos et mon dos souffre tant que je peine à te porter et je l'évite autant que possible. 

Tu fais tout un tas de bêtises et je passe mon temps à te disputer et à te courir après. Bien trop de temps. Tellement que j'ai l'impression que j'ai pleinement le rôle de la mère qui punit et ton père celui du bon copain qui joue et avec qui on se marre bien. Tu ne réclame que lui, tu pars en courant quand on frappe à la porte, tu appelles même le téléphone "papa" parce que souvent je te le passe pour que tu lui parle. A moi les cris, l'exaspération, les mêmes "non" répétés des milliards de fois, les mêmes disputes, les objets mis en hauteur pour éviter que tu n'attrapes tout - et surtout ce qui est interdit - les portes fermées pour éviter que tu n'ailles vider toutes les commodes. Tu me cherches, tu me testes, et parfois je t'en veux de me donner ce rôle ingrat d'éducatrice (là par exemple ça fait 4 fois que tu essaie de me refermer mon ordi sur les doigts et d'en arracher les touches, de prendre mon téléphone et d'éteindre la télévision)

Parfois je regrette. Pas de t'avoir, bien sûr. Mais je regrette le temps où tu ne te déplaçais pas. Le temps où tu étais léger comme l'air (si tant est que tu es été léger un jour) (huhuhu), le temps où je pouvais manger tranquillement même au restaurant et chez des amis. Le temps où tu dormais dans la journée et où je pouvais me reposer de temps en temps. Le temps où tu t'endormais le nez dans mon cou et où je respirais ton odeur de caramel au mustela jusqu'à m'en faire chavirer le coeur. 

Mais cet après-midi, en ce jour férié où j'ai eu la flemme de sortir, tu n'as pas voulu faire la sieste parce que comme d'habitude tu luttes jusqu'à la mort plutôt que de dormir. Alors je t'ai pris dans mes bras dans le canapé parce que MOI j'étais épuisée et que je voulais me poser. Tu as posé ta tête contre moi. Ton souffle s'est fait plus calme, plus régulier. Tu t'es endormi. Je me suis endormi. Nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre comme autrefois. Pendant 2h, nous n'avons formé qu'une seule et même personne, se réchauffant auprès de l'autre, dormant au rythme de nos propres respirations. Pendant 2h, j'ai eu l'impression de revenir en arrière. 

Heureusement, depuis ton réveil, j'ai du te crier dessus 12 fois. 

Le temps à repris son cours. 

Ouf. 

(ou pas)

Tenue improbable et bordel... c'est férié ! 




1 commentaire:

Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !