mardi 9 juin 2015

J'ai passé l'âge !

Depuis quelques temps, je me suis rendue compte que j'utilisais cette expression à tire l'arigot. 

J'ai passé l'âge


En fait je ne suis pas si vieille. J'aurais 29 ans le mois prochain. C'est pas vraiment une question d'âge, en fait. C'est une question de maturité. De réflexion aussi. 

J'ai passé l'âge de perdre mon temps pour des gens. J'ai passé l'âge qu'on me dise ce que j'ai à faire. Passé l'âge d'essayer de me défendre quand on m'attaque. Passé l'âge de faire des concessions. Passé l'âge de courir après les bons sentiments, de supplier pour qu'on m'accorde de l'attention. Passé l'âge de laisser l'avis des autres guider ma vie. Passé l'âge de vouloir faire plaisir au détriment de ce que moi je ressens. Passé l'âge de me faire emmerder par des gamins en bagnole qui pensent que parce qu'ils ont un gros pot d'échappement et qu'ils roulent à 90 en ville, ils sont les rois du monde.

J'ai l'âge de vivre pleinement. L'âge de savoir où je veux aller et comment je veux y aller. L'âge de savoir ce que je veux faire de mon corps. L'âge d'affirmer que j'aime les chansons de marin mais que j'aime aussi la musique classique. Que je kiffe les années 50 mais que je ne pourrais pas vivre sans mon téléphone portable. Que je me sens (un peu trop) ronde mais que je ne suis pas motivée pour faire un régime, parce que j'aime trop manger. L'âge d'être accro à la caféine. L'âge qu'on m'appelle Madame à la sortie du lycée et ne de plus comprendre les "jeunes". L'âge d'être la "mère de" et la "femme de" avant d'être moi. L'âge de faire des projets, de beaux projets de vie, avec les gens que j'aime, avec ma famille, celle que j'ai créé, celle que je construit chaque jour à force d'embrassade, de bisous, de câlins.

A force d'amour. 


Parfois, c'est difficile. Je dis tout ça, mais ça ne m'empêche pas de toujours essayer de justifier mes choix. De toujours tenter de prouver au monde ma valeur, alors que je me connais assez et que ça devrait me suffire. 

Je porte des paradoxes qui me fatiguent moi-même. Cette envie perpétuelle d'être entourée, d'avoir des amis et ce besoin farouche de fuir et de me recentrer sur mon monde. Cette envie de liberté totale et cette incapacité à déléguer la vie de mon fils. 

Pruneau dit souvent qu'il a du mal à me comprendre. Il faut dire que j'ai du mal à me comprendre moi-même. 

20 ans est un âge fabuleux. On a la vie devant soi, on acquiert une indépendance financière, on commence à voler de ses propres ailes, on se sent libre. 

30 ans semble être un âge parfait. On a la maturité. L'expérience de la vie. Une certaine forme de respect. On nous écoute. On nous prend en considération. Bon. On galère bien aussi. Mais ces 10 prochaines années me semblent aussi prometteuses que les 10 dernières. 

J'ai passé l'âge de me prendre la tête pour des choses sans importances. 

J'ai l'âge de vivre. 


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