mercredi 9 mars 2016

Le Gros Chagrin



En ce moment mon Brugnon ne sait plus où il habite. Il change tout le temps d'avis, il demande tout et son contraire, et sa frustration est telle que ça fini systématiquement en crise. 

Ma patience est très limitée, surtout avec la fatigue des horaires d'hôpital. Ce soir comme tous les autres soirs, j'ai haussé le ton et nous avons viré à la crise diplomatique. Après l'habituelle réprimande, j'ai essayé de redevenir une mère convenable et de lui parler à voix égale, yeux dans les yeux, en lui expliquant que les dessins animés (oui, pas d'écran avant 3 ans, blablabla) c'était bien un temps, mais que maintenant c'était l'heure du bain. 

Et là je m'en suis pris plein la tronche. 


Alors que je lui proposais le câlin de la réconciliation, ses pleurs de frustration se sont mués en véritables sanglots. Ceux du vrai chagrin, du gamin qui en a plein sur la patate, ceux qui viennent du fond du coeur, ceux qui te retournent le bide. Ceux pour lesquels tu donnerais n'importe quoi pour qu'ils s'arrêtent.

Ce n'était pas seulement la frustration de ne pas avoir ce qu'il voulait. J'avais l'impression qu'il me hurlait à la figure que la vie était injuste. Qu'il ne méritait pas ce qui lui arrivait. Que nous - que je - lui faisais vivre des choses injustes. 

J'ai passé un temps infini à le consoler, à l'apaiser, à lui rappeler que je serais toujours là et que je l'aimais. J'ai chanté la première chanson douce qui m'est venue, celle que je chante depuis qu'il est dans mon ventre. Peu à peu, il s'est calmé, et comme tous les enfants, il est passé à autre chose. 

Et nous avons passé une des soirées les plus calmes de notre histoire. Nous avons plaisanté, rigolé, partagé de grands moments de complicité. Il a tout mangé sans rechigner, il n'a plus opposé aucune résistance, ou juste histoire de. 

Je me suis sentie la pire mère du monde. 


Mais ce soir, j'ai trouvé les mots qu'il fallait. 

Pour un temps, du moins. 

Je mène tellement de choses de front que j'ai l'impression que je n'ai pas assez de temps pour réfléchir à ce qu'il se passe dans la tête de mon fils. J'espère juste qu'un jour il comprendra que mes actes ne sont pas purement égoïstes. Que je prends mes décisions pour lui autant que pour moi. Que je ferais tout pour lui offrir un avenir radieux avec une maman bien dans ses bottes et fière de la vie qu'elle mène. 


1 commentaire:

  1. Prendre le temps de lâcher prise, de voir son joli regard...Prendre le temps de souffler en fermant les yeux et se dire que ce n'est finalement pas si grave, et que la vie passe si vite qu'il faut essayer d'y comprendre l'essentiel...Prendre le temps de laisser sortir ce magnifique amour qui est en toi, qui est en lui...Prendre le temps de saisir ces doux instants de bonheur, de vous enlacer, de vous cajoler, de vous aimer... Plein de courage à vous deux.

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Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !